Les actions sur les milieux

PE petitebrochetPe grande

Réseau de suivi de la qualité piscicole :

L’état de fonctionnement des cours d’eau de Poitou-Charentes est loin d’être satisfaisant. Comme tout pêcheur peut le constater, les pressions anthropiques exercées sur la ressource en eau et sur les habitats aquatiques ont des répercutions à différents niveaux sur la biodiversité.

Les régimes d’écoulements sont modifiés dans leur amplitude, leur saisonnalité et leur intensité. L’aménagement des cours d’eau et canaux a conduit à l’artificialisation des milieux. Les principales conséquences sont les assèchements prolongés, le réchauffement de l’eau et l’eutrophisation, la dégradation des habitats naturels et de la continuité écologique, et par conséquent, la regression des espèces piscicoles les plus sensibles ou d’intérêt patrimonial comme les Aloses, Anguilles, Brochets, Chabots, Ecrevisses à pieds blancs, Lamproies, Toxostomes, Truites fario, Vandoises....

Les seuls réseaux de surveillance existants se limitent aujourd’hui à moins de 10 stations de suivi piscicole dans le cadre des réseaux RHP et RCS mis en place par l’ONEMA (ex C.S.P.).

Ainsi, la Fédération de Pêche de Charente-Maritime, en tant que gestionnaire des milieux aquatiques se doit de collecter de nouvelles données et de réactualiser les données existantes.

La Fédération de Pêche de la Charente-Maritime a mis en place un réseau de suivi de près de 60 stations réparties sur l’ensemble du territoire départemental et inventoriées tous les 3 ans, à raison de 20 interventions par an. Ainsi, la FDAAPPMA17, se positionne comme sentinelle de la connaissance de l’évolution de la qualité biologique des cours d’eau, et peut répondre à ses missions de protection des milieux aquatiques par la sauvegarde des espèces repères (Truite et Brochet) et patrimoniales (Lamproie de Planer, Chabot, Vandoise). Le suivi de la qualité du peuplement piscicole et de l’évolution des espèces repères, avant et après la réalisation d’aménagements, permettra de mettre en évidence des améliorations ou des dégradations engendrées par ces actions et de produire des préconisations sur de futurs projets d’aménagement des rivières.

 

 

Suivi de la passe à civelles du port de Ribérou :

L’anguille Européenne (Anguilla anguilla) subit depuis les années 1970 un très fort déclin. En 1984, une première sonnette d’alarme est tirée en France. En effet, autrefois abondante et même considérée comme nuisible dans certaines régions, l’anguille a vu ses populations chuter, jusqu’à être divisées par 10 en 20 ans. Ce constat est d’autant plus alarmant si l’on considère que l’anguille constitue une part non négligeable du peuplement piscicole des cours d’eaux intérieurs et une ressource ichtyologique de grande valeur socio-économique.En 1999, la valeur des captures en France s’élevait à près de 35 millions d’Euros. Rappelons également qu’au niveau écologique, l’anguille représente un poisson de première importance en tant que bio-indicateur et élément de biodiversité de premier intérêt.

Dans cette situation, FDAAPPMA 17 s’est naturellement portée volontaire pour prendre en charge la gestion et le suivi de la passe à anguilles de la Seudre construite en 2009 située au niveau de la porte à flot du port de Ribérou. Depuis 2010, la commune de Saujon, propriétaire de l’ouvrage de franchissement fait confiance à la Fédération pour mener le suivi journalier de la remontée des civelles et vérifier l’efficacité de cette passe de février à aout. Ainsi, en 6 ans de suivi ce sont plus d’1 million de civelles qui ont emprunté la passe.

La FDAAPPMA 17 reconduit cette opération de suivi en 2016, mais cette fois sur une période de migration complète soit, de fin février à décembre 2016. Ainsi nous pourrons observer le début de la migration à l’automne 2016.

 civellesrelache civelletapis de remontée

 

 

Réseau de suivi de l’état des cours d’eau en période estivale sur le département de la Charente-Maritime

Les cours d’eau et la faune qu’ils abritent sont les premières victimes de la surexploitation de la ressource en eau. Les assecs récurrents de certaines rivières depuis 30 ans, sont une catastrophe pour la biodiversité, la qualité des rivières ainsi que pour la pratique du loisir pêche.

Face à ce constat, la FDAAPPMA 17 a mis en place en 2005, un réseau de suivi des assecs lors de la période d'étiage. En effet, une connaissance précise de l’état des cours d’eau est nécessaire pour que la gestion administrative réponde à son objectif : une gestion équilibrée. Seule la ressource disponible, c’est à dire ce que l’on peut prélever sans impact sur les milieux aquatiques, peut et devrait être utilisée. Il faut donc suivre au mieux les indicateurs que sont les débits et les hauteurs d’eau dans les nappes de sorte que toute irrigation soit stoppée dès lors que la vie des cours d’eau est menacée.

Ainsi chaque année à partir du 15 juin, les bénévoles de la FDAAPPMA17, parcourent 750km de cours d’eau tous les 15 jours et ce jusqu’à début octobre afin de décrire l’état physique des cours d’eau :

  • Ecoulement visible acceptable : correspond à une station sur laquelle il y a de l’eau et un courant visible à l’œil. Le débit permet le fonctionnement biologique
  • Ecoulement visible faible : correspond à une station sur laquelle il y a de l’eau et un courant visible mais le débit faible ne garantit pas un fonctionnement biologique. La présence d’un obstacle (seuil, radier, …) sur la station peut faciliter la perception du courant en le rendant visible. Lorsque l’écoulement est faible, sa visibilité est plus élevée lorsqu’un obstacle réduit la section mouillée de la station.

  • Ecoulement non visible : correspond à une station sur laquelle il y a de l’eau mais plus de courant. Cette modalité englobe aussi bien le cas où il y a de l’eau sur toute la station, mais pas de courant, que les cas où il ne reste que des flaques sans courant.
  • Assec : correspond à une station complètement à sec, c’est à dire ne présentant plus d’eau (même des flaques).

Le suivi des assecs réalisé depuis plus de 10 ans, révèle une perturbation chronique des écoulements lors de la période des prélèvements pour l'irrigation. Malgré quelques avancées dans la gestion de la ressource en eau, il apparaît nécessaire de poursuivre cette opération tant que les cours d'eau subiront des atteintes liées à ces pratiques.

carte assec